Nos croyances définissent notre interprétation de la réalité, mais aussi nos actions collectives, jusqu’aux pires actes de l’histoire.
🙈 Lorsqu’il conquiert le Mexique en 1521-1522, l’espagnol Herman Cortez considère les Aztèques comme des barbares, et non de véritables êtres humains, ce qui justifie à ses yeux, comme à ceux de nombreux conquistadores, l’esclavage et la colonisation.
Quelles sont nos croyances aujourd’hui?
📈 Ces cinquante dernières années, notre récit collectif a reposé sur la foi en une croissance infinie, basée sur l’extraction de matières premières et sur un usage illimité du pétrole. Notre modèle de prospérité et nos modes de vie ont été bâtis sur cette appropriation des matières premières et, plus généralement, du vivant. Le pétrole est d’ailleurs à la base d’une grande partie des biens qui fondent la société de consommation. Il est utilisé pour fabriquer nos collants, nos ballons de foot, nos bouteilles de pet et emballages de sushis à emporter, nos pneus et nos dentifrices. Or, pour diminuer nos émissions de CO2 et pour préserver les sols, les océans et la biodiversité, nous allons devoir construire une société sans énergies fossiles. Se passer de pétrole, sortir de cette logique extractive va nous demander une grande capacité d’imagination et d’innovation et des changements dans nos modes de consommation.
❓ Alors quels récits pour déployer cet avenir ? Pour construire une économie décarbonée, à l’intérieur des limites planétaires ?
Aujourd’hui la majorité des histoires qui dessinent notre avenir sont soit dystopiques, soit empreintes de privations et d’austérité. Dans les scénarios de films ou de romans d’anticipation, tout se passe comme si nous étions condamnés à vivre en 2100 sur une terre aride, sur laquelle les ouragans succèdent aux inondations et aux guerres. Ou alors nous aurions limité les impacts du réchauffement climatique et construit une résilience, mais à force de privations imposéespar des autorités politiques de moins en moins démocratiques.
Au niveau politique, les récits sont à peine plus diversifiés. Entre ceux qui estiment que la technologie résoudra tous les enjeux du réchauffement climatique et ceux qui prônent une sobriété imposée à tous et à toutes, il y a peu de nuances et peu de dialogue. Nous sommes piégés dans des lignes de front et des habitudes de pensées qui ne laissent que peu de place à l’imagination.
✒ Pourtant des dizaines d’autres histoires sont possibles. Il ne tient qu’à nous de les inventer. Et des centaines de personnes en Suisse s’engagent déjà aujourd’hui dans des projets qui définissent les contours d’une société durable, dans laquelle il fait bon vivre.
Alors, si nous nous mettions toutes et tous à penser ces futurs possibles, à imaginer des horizons souhaitables ? Si nous partions des analyses scientifiques et de constats lucides, sans nous empêcher de rêver à d’autres à-venirs ? Nous pouvons imaginer en 2040 des villes dont les toits et les friches industrielles seraient couvertes de panneaux solaires et de légumes de toutes sorte. Une agriculture urbaine qui contribuerait à accroître l’autonomie alimentaire tout en retissant du lien entre les habitants des cités et ceux de la campagne. Nous pouvons imaginer des magasins automatisés dans les villages pour redonner vie à la place du marché et permettre la vente directe des produits des agriculteurs de la région. Nous pouvons imaginer des assemblées citoyennes pour que chacun comprenne les enjeux des limites planétaires et puisse contribuer à l’émergence de solutions adaptées à sa région.
Rencontrer les acteurs et actrices du changement et ouvrir des horizons nouveaux, c’est ce que le Hub des possibles souhaite faire avec ses conférences et son podcast « 2040 j’y vais! », avec ses ateliers de l’imaginaire et ses labs du futur. Alors rejoignez-nous et tenez-vous au courant de nos activités en vous abonnant à notre newsletter : https://hubdespossibles.org.
Chantal Peyer
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